Beata Umubyeyi Mairesse

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Beata Umubyeyi Mairesse
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Beata Umubyeyi Mairesse, née en 1979 à Butare au Rwanda, est une auteure franco-rwandaise.

Biographie[modifier | modifier le code]

Beata Umubyeyi Mairesse est née et a grandi à Butare, au Rwanda d'un père polonais et d'une mère Tutsi[1],[2]. Elle fréquente l'école française de Butaré[3]. Survivante du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, elle arrive en France en juillet de la même année. Après le lycée, elle entame des études littéraires (hypokhâgne et khâgne), obtient un diplôme de l'Institut d'études politiques de Lille, puis un DESS en coopération internationale et développement à l'Université Panthéon-Sorbonne[4]. Elle a travaillé pour des ONG internationales avant de s’installer en 2007 à Bordeaux où elle coordonne des projets de prévention en santé[5]. Elle y a fondé et co-anime un cercle de lectures afro-caribéennes[6].

En 2015, paraît son premier recueil de nouvelles, Ejo, mot qui en kinyarwanda signifie à la fois "hier" et "demain". Il raconte l’avant et l'après génocide des Tutsi au Rwanda[7], à travers des voix de femmes[8]. Il obtient le prix François Augiéras en 2016.

Son second recueil de nouvelles, Lézardes, est publié en 2017. Il présente un portrait de groupe de la génération rwandaise de l'auteure, là encore à travers des histoires brèves, entre le conte et la nouvelle, se déroulant avant et après le génocide de 1994. Un élément central de ce recueil est l'impact de cet événement sur la trajectoire d'enfants ou de futurs parents[9].

Après le progrès, son troisième livre publié, est un recueil de 45 poèmes en prose, ordonnés en trois parties: perdu, volé, racheté[10].

Son premier roman, Tous tes enfants dispersés, paraît à la rentrée littéraire 2019[11]. Il raconte l'histoire d'une famille sur trois générations, entre la France et le Rwanda, et aborde les thèmes du métissage et de la transmission. Il porte la voix de femmes fortes se réappropriant leur histoire, et confirme la fibre féministe de l'auteure[12]. L'ouvrage reçoit un accueil critique très positif[11],[13],[14], et est sélectionné pour plusieurs prix littéraires (Prix Wepler, Prix André Malraux, Prix Jean Giono, Prix du premier roman de la SGDL...). Il reçoit le Prix des cinq continents de la francophonie 2020 ainsi que plusieurs autres prix littéraires.

Son second roman, Consolée, est publié à la rentrée littéraire 2022[15]. Il est en partie inspiré d’un fait historique, le sort des enfants métis qui durant la colonisation belge en Afrique ont été arrachés à leurs mères noires pour être élevés par des religieuses blanches à « l’Institut pour enfants mulâtres de Save »[16]. Le texte de fiction interroge plus largement l’héritage colonial en mettant en résonance le parcours d’une de ces enfants, devenue une vieille femmes en EHPAD, avec l’expérience des vies noires aujourd’hui en France. Le roman a été finaliste du Prix du roman métis des lecteurs et lauréat 2023 du prix Kourouma décerné au Salon du livre de Genève.

Publications[modifier | modifier le code]

Recueils de nouvelles[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Poésie[modifier | modifier le code]

Récit[modifier | modifier le code]

Nouvelles[modifier | modifier le code]

  • Cette colline qui ne m'a pas quittée, XXI no 26, printemps 2014[21]
  • Febronie—Maternités, 2015
    • traduction anglaise : Motherhood, traduit par Edward Gauvin, Words Without Borders, - The New French[22]
  • Noir et Blanc, Brèves no 109, 2017
  • Igicucu, Brèves no 109, 2017
  • La Civilisation, Apulée #3 - La guerre et la paix, 2018[23]
  • Petite, Onuphrius, 2018[24]
  • Miss, Apulée #4 - Traduire le monde, 2019[25]
  • Elle écrit, Nouvelles du Rwanda, Ed. Magellan & cie, 2019[26]
  • Le Fardeau de la femme blanche, La Nouvelle Revue française no 639, [27]

Prix[modifier | modifier le code]

  • 2016 : Prix François Augiéras[28] pour Ejo
  • 2017 : Prix du livre Ailleurs pour Ejo
  • 2017 : prix de l’Estuaire pour Lézardes
  • 2019 : Prix La Boétie[29] pour Lézardes
  • 2020 : Prix des cinq continents de la francophonie pour Tous tes enfants dispersés
  • 2020 : Prix Des racines et des mots[30] pour Tous tes enfants dispersés
  • 2020 : Prix Éthiophile pour Tous tes enfants dispersés
  • 2021 : Prix Richellieu pour Tous tes enfants dispersés
  • 2023 : Prix Kourouma pour Consolée[31]
  • 2023 : Prix Livres en boîte pour Consolée

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Beata Umubyeyi Mairesse : biographie, actualités et émissions France Culture », France Culture (consulté le )
  2. (fr-fr) [PODCAST Beata Umubyeyi Mairesse, rescapée du génocide au Rwanda] Consulté le .
  3. (fr-fr) Beata Umubyeyi Mairesse : au Rwanda, "on a été massacrés dans un silence assourdissant" Consulté le .
  4. Christian Eboulé, « Génocide des Tutsis au Rwanda : comment tout dire sans le raconter », TV5 Monde,‎ (lire en ligne).
  5. « Beata Umubyeyi Mairesse. L’écriture pour « consoler en soulevant le couvercle du chagrin » », sur L'Humanité, (consulté le )
  6. « AUDIO – Le cercle de lectures afro-caribéennes vu par deux de ses créatrices, Beata et Isabelle Kanor », sur L'Afro - news, enquêtes, reportages, (consulté le )
  7. « Nouvelles du Rwanda : Beata Umubyeyi Mairesse », sur Femmes de lettres, (consulté le )
  8. Posté par La Plume Francophone, « Beata Umubyeyi Mairesse, Ejo », sur La Plume Francophone, (consulté le )
  9. Jean-Yves Potel (En Attendant Nadeau), « «Lézardes», voix des enfants du génocide rwandais », sur Mediapart (consulté le )
  10. « Après le progrès, de Beata Umubyeyi Mairesse : des moments abîmes », sur En attendant Nadeau, (consulté le )
  11. a et b « Le couvercle du chagrin », sur Livres Hebdo (consulté le )
  12. Cheek Magazine, « Onze primo-romancières à découvrir à la rentrée », sur ChEEk Magazine, (consulté le )
  13. « « Tous tes enfants dispersés », de Beata Umubyeyi Mairesse : trois générations dispersées par le génocide du Rwanda », Le Monde des livres,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Génocide des Tutsis au Rwanda : « Tous tes enfants dispersés », une œuvre sur l’avant et l’après », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  15. « « Consolée », de Beata Umubyeyi Mairesse : renouer tous les fils d’une vie rompue », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Enfants métis du Rwanda et post-colonialisme – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  17. Beata Umubyeyi Mairesse, Ejo suivi de Lézardes: et autres nouvelles, Éditions Autrement, coll. « Les grands romans », (ISBN 978-2-7467-5593-2)
  18. Beata Umubyeyi Mairesse, Tous tes enfants dispersés, Éditions Autrement, coll. « Littérature », (ISBN 978-2-7467-5139-2)
  19. Beata Umubyeyi Mairesse, Tous tes enfants dispersés: roman, J'ai lu, coll. « J'ai lu », (ISBN 978-2-290-22525-7)
  20. Beata Umubyeyi Mairesse, Consolée, Autrement, coll. « Littératures », (ISBN 978-2-08-028928-5)
  21. « revue21.fr/tous_les_numeros#n-… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  22. « Motherhoods », sur Words Without Borders (consulté le ).
  23. « Apulée #3 – La guerre et la paix »
  24. « N°17 – Petite » (consulté le )
  25. « Apulée #4 - Traduire le monde », sur Zulma (consulté le ).
  26. « Nouvelles du Rwanda », sur www.editions-magellan.com (consulté le )
  27. « La Nouvelle Revue Française », sur La Nouvelle Revue Française (consulté le )
  28. « Le Prix Augiéras – Livre en fête à Champcevinel » (consulté le )
  29. « 1ère édition du Prix de la Boétie », sur iut-perigueux.u-bordeaux.fr (consulté le )
  30. « Des racines et des mots », sur Des racines et des mots (consulté le )
  31. « Et le prix Kourouma 2023 va à… Beata Umubyeyi Mairesse », sur Le Point, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]